Des réfugiés Tchétchènes dans les pays d’Union Européenne risquent l’expulsion vers la Russie, où Kadyrov s’en chargera d’eux « Zaborona » s’est entretenu avec l’une de ces personnes

Article publié le 20/01/2021 sur www.zaborona.com en langue russe

Traduction en français : Assemblée des Tchétchènes d’Europe – Service de la communication

L’article Original en langue russe : https://zaborona.com/ru/chechenczev-iz-evrosoyuza-ugrozhayut-deportirovat-v-rossiyu-gde-s-nimi-mozhet-raspravitsya-kadyrov/

Fin 2020, un événement s’est produit à Paris qui a choqué le monde entier : un homme a décapité le professeur d’histoire Samuel Paty (…). L’auteur était un ressortissant tchétchène qui avait obtenu le statut de réfugié en France. Depuis, des dizaines de ressortissants du Caucase du Nord, qui ont trouvé refuge en Europe pour échapper aux persécutions des services de sécurité russes, ont été arrêtés et jugés afin d’être déportés vers leur pays d’origine, où ils risquent d’être emprisonnés, torturés ou exécutés sans aucun jugement. Katerina Sergatskova, la rédactrice en chef de « Zaborona », s’est entretenue avec un homme qui a été torturé par les forces spéciales russes et que la France tente maintenant d’expulser vers son pays d’origine.

Un jour, lors d’une leçon sur la liberté d’expression, Samuel Paty a montré aux élèves des caricatures sur le prophète Mohammed, publiées dans le journal de caricatures « Charlie Hebdo ». Peu après, le 16 octobre 2020, l’enseignant a été attaqué par un jeune homme avec un couteau de cuisine (..). Il a crié «Allahu akbar !» et a décapité l’homme. L’agresseur a été abattu par la police. Il s’est avéré par la suite qu’il s’agissait d’un Tchétchène de 18 ans qui avait obtenu l’asile politique en France en 2008.

Figure 1: Portrait du Samuel Paty

Le président français Emmanuel Macron a qualifié l’attaque contre le professeur « d’attaque terroriste islamiste «, et une vague d’islamophobie a balayé le pays.

Quelques jours plus tard, le Tchétchène Magomed Gadaev, qui attendait le statut de réfugié en France, a été arrêté.

« On m’a dit que j’étais considéré comme une menace pour la France «, déplore Gadaev, 36 ans.

Nous parlons à Magomed par téléphone : il est en contact depuis un centre de détention près de Paris (Le Mesnil-Amelot) où sont détenus des demandeurs d’asile et des migrants sans papiers. Il y est détenu depuis fin octobre 2020. Les autorités françaises prévoient de l’expulser vers son pays d’origine, la Russie, d’où il s’est enfui en 2010 après avoir subi des tortures brutales. Gadaev a sept enfants, dont la plupart sont à la charge de sa femme, qui est également menacée d’expulsion.

Figure 2 : Le centre d’isolement où Magomed est détenu (au Mesnil-Amelot en France)

Le sous-sol de l’OMON

Magomed Gadaev était du côté des séparatistes tchétchènes pendant la deuxième guerre de Tchétchénie (commencée en 1999). Ce fait explique de manière claire pourquoi les autorités russes l’ont persécuté pendant près de la moitié de sa vie.

Magomed Gadaev était du côté des séparatistes tchétchènes pendant la deuxième guerre de Tchétchénie (commencée en 1999). Ce fait explique de manière claire pourquoi les autorités russes l’ont persécuté pendant près de la moitié de sa vie. La deuxième guerre de Tchétchénie a été le premier pas que Vladimir Poutine a fait après avoir assumé la présidence (du pays). Il a envoyé des milliers de soldats russes en Tchétchénie afin de soumettre la république, qui avait déclaré son indépendance vis-à-vis des autorités fédérales en 1991, au régime de Moscou. Pendant cette guerre, la plupart des villes de la Tchétchénie ont été littéralement rasées et des dizaines de milliers de civils ont été tués.

Figure 3: Soldats tchétchènes sur la ligne de front près du village de Noja-Yurt, 1999

Gadaev a été arrêté pour la première fois en 2004. Il s’agissait de Tchétchènes qui avaient rejoint le président (pro-russe) de la République tchétchène de l’époque, Akhmad Kadyrov. Cela s’est souvent produit lors de la deuxième campagne militaire: nombreux Tchétchènes qui s’opposaient à la Russie ont été attirés dans des unités de maintien de l’ordre pro-fédérales. On les surnommait «kadyrovtsy». Souvent, ils ont accepté de passer du côté de la Russie en raison de la pression exercée également sur leurs proches. Magomed a affirmé avoir été battu par «kadyrovtsy» qui ont exigé qu’il travaille pour eux. Il a réussi finalement à (se libérer) et à quitter la Russie pour le Kazakhstan, mais il a été placé sur la liste fédérale des personnes recherchées et, en 2006, il a été ramené du Kazakhstan en Tchétchénie. Gadaev a passé près de trois ans en prison pour avoir participé à la guerre aux côtés des séparatistes. Il a été libéré en octobre 2009, mais a été soudainement arrêté de nouveau le 1er novembre. Il a fini dans une prison non officielle à l’intérieur de la base de l’OMON (unités de forces spéciales) tchétchène — comme il dit, «au sous-sol». Là, il a été battu avec une batte et une poignée de Beretta, menotté à un radiateur, menacé de mort. (On lui disait) : « On va t’emmener dans le marais» et «t’enterrer (là-bas)». Cinq longs mois ont passé sous la torture. Aucun des parents ne savait où se trouvait Magomed. Il affirme que le principal responsable de la torture était Alikhan Tsakaev, un co-villageois de Kadyrov qui dirige l’OMON depuis 2007.

Le Tchétchène a vu trois jeunes hommes comme lui être amenés au sous-sol, et deux d’entre eux ont été tués (au final). En décembre 2009, le Tchétchène Islam Oumarpashaev s’est retrouvé aussi dans la cave. Son arrestation a donné lieu à un scandale majeur : son père a déposé une requête auprès de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, et Igor Kalyapin, le chef de la Comité contre la torture, s’est saisi de l’affaire. Finalement, Oumarpashaev et Gadaev ont tous les deux étés libérés.

Quand Gadaev est sorti du sous-sol, les agents d’OMON lui ont dit : si tu racontes où tu étais, nous tuerons tes parents. Au printemps 2010, il a quitté la Tchétchénie pour Moscou, et de là, il s’est envolé pour la Pologne.

Un témoin privilégié

En Pologne, Gadaev a obtenu le statut de réfugié et a accepté de devenir témoin spécial dans l’affaire de torture contre Islam Oumarpashaev — «après tout, nous étions les deux seuls survivants de ce sous-sol», dit-il. «La Comité contre la torture» l’a persuadé de témoigner contre l’OMON dans le cadre de l’enquête russe en Europe. Alikhan Tsakaev était le principal suspect dans l’affaire de torture d’Oumarpashaev.

Figure 4: Membre d’OMON Alikhan Tsakaïev

La police polonaise a répondu qu’il n’y avait pas assez de preuves pour lui fournir un garde, et l’interrogatoire a été refusé. Après cela, Gadaev s’est installé en France, et en 2014, il a demandé aux autorités l’autorisation de témoigner. Après de longs

Très vite, Gadaev a commencé à recevoir des appels avec des menaces sur Skype de la part des agents d’OMON. En Tchétchénie, ils sont venus voir son père et lui ont dit : «Si tu n’arrêtes pas ton fils, nous le tuerons ». Après cela, le Tchétchène s’est rendu au bureau du procureur dans une des villes polonaises, où il a été autorisé à témoigner dans le cas de la torture. Il s’agit d’une procédure inhabituelle, ce qui signifie qu’un enquêteur russe doit se rendre dans l’Union Européenne afin d’enregistrer légalement le témoignage. Et comme le réfugié a reçu son statut précisément parce qu’il se cache de la «justice» russe, il a été très difficile de convaincre le pays européen de la nécessité d’une telle procédure, explique Igor Kaliapin à Zaborona. Nous devions assurer la protection de Gadaev.

Figure 5: Capture d’écran de la page Instagram du commandant tchétchène d’OMON Alikhan Tsakaïev

efforts des défenseurs des droits de l’homme, dit Kalyapin, il a finalement reçu l’autorisation. C’était Igor Sobol, l’enquêteur en chef pour les affaires particulièrement importantes du Caucase du Nord, qui est venu de Russie pour l’interroger (il a été renvoyé de la commission d’enquête en 2019 et tente maintenant de se réintégrer). Le témoignage de Gadaev a servi de base dans cette affaire pénale — l’un des cas de torture les plus médiatisés en Russie. Cependant, l’enquête n’a jamais fait l’objet d’un procès et l’année dernière, dit Kalyapin, elle a été close.

D’autres événements se sont développés de façon étrange. En 2015, peu après l’attaque terroriste contre la rédaction de Charlie Hebdo, les services de sécurité français ont fait irruption au domicile de Gadaev et l’ont accusé d’héberger un parent de sa femme, qui était entré une fois dans le pays avec un faux visa et avait obtenu le statut de réfugié. Dans le même temps, il est lui-même accusé d’avoir été «un révolutionnaire Tchétchène», ce qui fait de lui une menace pour la France. Les données selon lesquelles Magomed Gadaev était un dangereux «islamiste» et «terroriste» ont été tirées par les services français de leurs collègues du FSB russe.

Ensuite, en 2017, lors d’un voyage en Pologne, dit Gadaev, les autorités polonaises l’ont arrêté à l’aéroport et lui ont lancé un ultimatum.

«Ils voulaient que je leur dise qui faisait passer des gens de Pologne en Allemagne», a déclaré M. Gadaev. – « J’ai dit que je ne pourrais pas leur dire (que je ne peux pas le savoir). Ils ont riposté en ouvrant un dossier de poursuite contre moi pour séjour illégal en Pologne et ils ont annulé mon statut de réfugié. »

Figure 6: Magomed GADAEV

Raison formelle

Gadaev a essayé d’obtenir le statut de réfugié en France, mais il a été refusé sous prétexte qu’il avait encore le statut polonais qui en réalité a été révoqué. En 2019, les autorités françaises l’ont soudainement placé en résidence surveillée pour avoir violé les lois d’’immigration. D’une part, les Français n’ont pas voulu lui délivrer de documents, prétendant qu’il avait déjà des documents polonais, mais d’autre part, ils ont dit qu’il était en France illégalement, car il n’avait pas de documents polonais.

«Ils ont mis la Russie comme pays de retour pour moi», a déclaré M. Gadaev. – « Je suis allé au tribunal et la cour a décidé qu’il était catégoriquement impossible [de me renvoyer en Russie]. Même la CEDH a informé les autorités que je ne pouvais pas être expulsé. J’ai redemandé le statut de réfugié au motif que la France elle-même reconnaît la menace contre moi et admet que je n’ai pas de documents polonais. Cela fait un an et demi maintenant — et ils disent qu’ils me considèrent comme une menace pour la France. Ils m’ont même acheté un billet pour Moscou, mais le tribunal est intervenu à temps».

Le chef du Comité contre la torture, Igor Kalyapin, affirme que le président tchétchène Ramzan Kadyrov lui-même est au courant de l’affaire Oumarpashaev et du rôle de Gadaev dans le témoignage contre les membres de l’OMON tchétchène.

«Les accusations contre Gadaev sont à un niveau élevé», dit Kalyapin. — Il ne fait aucun doute qu’on s’occupera de lui s’il se retrouve en Russie.

Figure 7: Collage : Snezhana Khromets / Zaborona

Une querelle de sang

En août 2019, le Tchétchène Zelimkhan Khangoshvili a été tué dans le centre de Berlin. Il avait combattu aux côtés des séparatistes tchétchènes et était proche de la direction de la République Tchétchène d’Itchkérie et de l’Emirat du Caucase clandestin. Khangoshvili a vécu en Géorgie jusqu’en 2014 et s’est ensuite installé en Ukraine. Il y’a eu plusieurs tentatives d’assassinat à son encontre, et fin 2015, après une nouvelle tentative d’assassinat, il est parti pour l’Allemagne dans l’espoir d’y obtenir l’asile politique. Mais alors qu’il se promenait dans le parc, il a été abattu par un homme à bicyclette. Le tueur a rapidement été appréhendé par les services de renseignements allemands — il s’est avéré que c’était un officier du FSB. 

Après la mort de Khangoshvili, sa femme a obtenu l’asile politique. Cependant, ses deux neveux, qui tentaient de demander l’asile en Suède, ont été expulsés vers la Géorgie, a déclaré à Zaborone l’organisation qui s’occupe de leur protection.

Le 26 février 2020, un agresseur inconnu s’est introduit dans l’appartement du blogueur d’opposition tchétchène Tumso Abdurakhmanov en Suède et l’a frappé à plusieurs reprises avec un marteau alors qu’il dormait. Tumso a pu riposter à son agresseur et a appelé la police. Le Tchétchène croit que l’on a tenté de l’assassiner parce qu’il avait publiquement traité le premier président tchétchène, Akhmad Kadyrov, de traître de son peuple. En Russie, une procédure pénale a été ouverte contre lui pour sa participation à la guerre en Syrie, bien que son passeport porte même des marques indiquant qu’il se trouvait au Kazakhstan pendant la période en question. 

En juillet 2020, le Tchétchène Mamikhan Umarov, surnommé «Anzor», a été tué à Vienne — il était en attente de sa demande d’asile politique. Il a été actif sur les médias sociaux et a raconté comment les services spéciaux russes ont organisé des tentatives d’assassinat des opposants politiques et d’anciens combattants tchétchènes en Europe.

Néanmoins, les autorités des principaux pays européens où vivent des réfugiés tchétchènes — France, Allemagne, Pologne et Autriche — ne disposent apparemment pas de suffisamment de données pour conclure que la Russie persécute les Tchétchènes qui ne sont pas d’accord avec sa politique d’État. Et cela même sur le territoire de l’Union Européenne. 

Peu après l’attentat contre le professeur (Samuel Paty) commis par le réfugié tchétchène, les autorités françaises ont annoncé qu’elles avaient l’intention d’expulser 231 «extrémistes présumés» du pays. Selon les médias, Gerald Darmanin, Ministre de L’Intérieur a donné un tel ordre à ses services.

Alexey Obolenets, un avocat de l’organisation suédoise des droits de l’homme Vayfond, qui réside actuellement en Ukraine et qui est spécialisée dans les affaires à motivation politique contre les ressortissants du Caucase du Nord, affirme qu’il y a actuellement plus d’un millier de cas d’expulsion en Europe et quelques dizaines d’affaires concernant l’extradition de ressortissants du Caucase du Nord. Vayfond a reçu à lui seul une cinquantaine de demandes d’assistance juridique de la part de personnes qui sont sur le point d’être expulsées de l’Union Européenne.

«Nous parlons peut-être de centaines, voire de plusieurs milliers de personnes qui risquent d’être expulsées», déclare Alexei Obolenets dans un entretien avec Zaborona. — La plupart du temps, cela se produit parce que la Russie intente des

Figure 8 : Alexei Obolenets

poursuites pénales contre ces personnes et demande leur extradition, ou fournit aux services spéciaux d’autres pays des informations sur le fait que ces personnes représentent prétendument un danger.

L’avocat affirme que cette vague d’expulsions des réfugiés originaires du Caucase du Nord a commencé vers 2017 — après que l’État islamique» au Moyen-Orient a commencé à perdre du terrain. Ensuite, des arrestations massives ont eu lieu en Europe, en Turquie et au Moyen-Orient de personnes soupçonnées d’être impliquées dans des formations terroristes illégales en Syrie et en Irak. Mais en même temps, Obolenets dit que «pour chaque citoyen russe qui était effectivement en Syrie, il y a environ cinq personnes qui n’ont rien de commun avec les terroristes de L’Etat Islamique, mais qui ont été accusées par la Russie».

L’idée coloniale

En Russie, des enquêtes sont menées et des milliers d’affaires pénales ont été ouvertes contre les personnes du Caucase du Nord. Principalement sous les articles dits «terroristes» et «extrémistes». Selon l’avocat Alexey Obolenets, les principales cas de figure sont au nombre de trois.

«Soit la personne est partie depuis longtemps pour l’Europe et tente d’obtenir le statut de réfugié, soit elle a déjà été légalisée et on lui propose la coopération avec la Russie, (ou les autorités pro-russes de la Tchétchénie). L’homme refuse, et il est placé sur la liste des personnes recherchées — il risque l’extradition et jusqu’à 20 ans d’emprisonnement dans les camps», dit l’avocat.

« Soit cela est à l’origine du plan visant à résoudre les affaires de terrorisme, qui est mis en œuvre par les forces de l’ordre russes dans le Caucase du Nord. Ce plan est nécessaire pour expliquer pourquoi les sanctions pénales ont été augmentées, pourquoi les peines ont été alourdies et, par conséquent, pourquoi le régime autoritaire a été renforcé.

Il est important de mentionner séparément ceux qui critiquent le régime, les blogueurs et les militants des droits de l’homme et les chefs religieux. Leur pourcentage n’est pas si important dans les statistiques globales, mais ce sont leurs cas qui deviennent systémiques — les accusations contre d’autres réfugiés sont construites autour d’eux.

Selon M. Obolenets, la plupart des fausses accusations portées contre un natif du Caucase du Nord pour avoir prétendument combattu en Syrie sont basées sur des (faux) témoignages. Il cite l’histoire d’un de ses clients qui a été poursuivi pour le fait d’avoir soi-disant financé « l’État islamique » (organisation terroriste). Le concerné était un réfugié en Allemagne, il a été contacté par des gens de la Tchétchénie, invité de venir en Ossétie du Sud (une république géorgienne occupée par la Russie) sur base de promesses mensongères. Arrivé sur place il a été détenu. Il s’est ensuite retrouvé dans un isolateur d’investigation à Grozny, où il a avoué sous pression d’avoir financé « l’Etat islamique» en Allemagne. Cette même personne a donné une liste de 25 noms de complices présumés. Au tribunal, il a déclaré avoir été torturé, mais il a été quand-même condamné à 9 ans de prison. En outre, les services spéciaux ont ouvert une procédure pénale contre chaque personne figurant sur la liste et ont envoyé des demandes d’extradition à l’Allemagne et à l’Ukraine sur la base de ce témoignage.

«Les autorités [de l’UE et de l’Ukraine] répondent à ces demandes», a déclaré M. Obolenets. — En d’autres termes, à partir d’une conception délibérément fausse de la Fédération de Russie, ils prennent des mesures réelles pour arrêter et expulser des personnes. Bien que, pour la plupart, il s’agisse de personnes qui ont fui pour des raisons graves — elles ont été victimes ou témoins de tortures et de crimes commis par des services spéciaux».

Par exemple, en automne 2018, l’Ukraine a extradé Timur Tumgoev, originaire d’Ingouchie, qui a combattu pour le bataillon tchétchène ukrainien nommé Sheikh Mansour. Une affaire a été ouverte contre lui en Russie pour sa participation présumée à des actions militaires en Syrie du côté de l’État islamique». On a vite appris qu’il avait été torturé dans une prison russe.

En décembre 2020, les autorités ukrainiennes ont extradé Ruslan Akiyev, un membre ingouche du bataillon Sheikh Mansour, vers la Moldovie dans le cadre d’une procédure simplifiée. Son extradition a été demandée par la Russie.

Selon l’avocat, le but d’une telle politique de fabrication d’affaires pénales est de «protéger les colonies contre l’intention de sortie de l’emprise du métropole».

«Après les événements de 1994 [le début de la première guerre tchétchène], après tous les bombardements de la Tchétchénie, le Caucase est largement tenu aux dépenses d’un nombre impressionnant de structures de l’armée et de la police», explique Obolenets. — Les actions associées à la persécution des habitants du Caucase du Nord visent, entre autres, à maintenir dans leur subordination les territoires que l’on peut appeler des post-colonies. C’est la mise en œuvre de la politique dite post-coloniale qui poursuit la politique impériale de la Russie tsariste. C’est pourquoi les gens sont maintenus dans une peur constante. C’est l’une des méthodes de destruction psychologique, qui a peu à voir avec la lutte contre le terrorisme.

Figure 9 : Le chef de la République tchétchène, Ramzan Kadyrov

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